Gilles F. Jobin

Jouer dans le noir
de Gilles F. Jobin aux Editions Samizdat , 2013


Gilles F. Jobin
"L'oiseau par terre"

 ...La discussion à table allait s'interrompre et les valises déjà prêtes au pied de l'escalier enfouissaient les griseries de la veille. 
De retour dans ses murs, il trouva près d'un soupirail le pinson mort, les yeux crevés.





Écarter juste ce qu’il faut de pan d’ombre pour laisser entrevoir une silhouette,  une sensation, une émotion.  Une écriture déroutante, touchante, troublante.  A travers les finesses d’un langage étudié, Gilles F. Jobin joue du mystère et dévoile juste ce qu’il faut pour que l’on soit tout à la fois charmé et déconcerté par ses récits. C'est un peu comme si l'on s'enfonçait dans Brocéliandre.


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Claudia Etienne


Poésie visuelle

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Exploration des textures, harmonie des formes et des couleurs, précision du trait, le langage pictural de Claudia Etienne se savoure dans trois restaurants romands, à travers trois expositions permanentes :

1026 Echandens

CH-1143 Apples

CH-1307 Lussery-Villars 

Jérôme Meizoz


Séismes
de Jérôme Meizoz, aux Editions Zoé , 2013

       
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« Quand mère s’est jetée sous le train, il a bien fallut trouver une femme de ménage. »


Ainsi commence le récit de Jérôme Meizoz. Cette tragédie, premier séisme, donne le ton. Premier tremblement, bientôt suivi de multiples répliques, pour retracer le chemin des découvertes et de la mutation, des choses et des hommes.

Le changement des structures, la fin des villages, la remise en question de la religion. Les premiers émois, la mort, les filles, le désir, la peur, l’amour,  l’angoisse, la douleur puis un jour, il faut accepter d’être un homme. 

Anne Pitteloud en parle aussi ICI


Yo-Warek Wolter


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Composant des peintures abstraites ou surréalistes selon ses envies, Yo-Xarek Wolter, artiste autodidacte, puise son inspiration dans ses rêves.  « Dans les rêves, il y a des couleurs qui n’existe pas dans notre monde physique » explique-t-il.


Afin de pouvoir reproduire ses songes, il lui est venu l’inspiration de transcender ses œuvres avec des morceaux de Cd’s « qui décomposent le prisme et projettent la lumière d’une manière différente ». 




Ainsi nimbés de lumière et de mysticité, ses œuvres sontune invitation au rêve, à la méditation et à l’espérance.

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Patrick Amstutz

Déprendre soi
de Patrick Amstutz, aux Editions Empreintes , 2011


       
        Sur le trottoir mouillé
        gît l'aile noire de moi,
        et sur les vitres mortes
        je me vois poussière,
        vapeur et chiure

        Sur le trottoir mouillé
        gît l'aile noire de moi,
        et sur la grille d'égout
        je vois ma vie morte
        unie à l'ordure.

        Gisent les anges non sus.


        Chaque jour soit ma chute.

        Que la vie vrai me joigne
        à la déprise de moi.


Se délier de soi pour se relier tout en même temps à soi et au autres, se dévêtir de soi pour (se) revêtir du monde, de ses ombres et de ses lumières. Patrick Amstutz nous guide avec souplesse à travers cette quête du lien, de ce qui unit ou désuni et parfois les deux en même temps.  

On parle aussi de lui ici :

un clic par ici--> - Fabien Desur - 


Jany Cotteron

Le chant des pierres et de l'eau

de Jany Cotteron, aux Editions Samizdat, 2007


Samizdat         Un jour

         Un jour j'ai été
         Un cri
         Un souffle
         Nouvelle au monde
         Du présent d'une mère

         Des âmes anciennes ont tissé ma mémoires
         Des rêves primitifs
         Ont enfermé en cellules
         d'instinctives révoltes

         Des amours anciennes du même nom
         Se sont inscrites
         Dans le livres des morts

         J'ai habité l'arbre de mes familles
         Autre
         je me suis reconnue dans leur regard

         Un si long temps de vie traversé
         Jai joué       Souvent ri     Appris
         Aimé     Beaucoup
         Toujours j'ai été une enfant
         mourant de ses pleurs
         grisée du jour naissant

         Aujourd'hui les rue de la ville promènent
         des regards d'hommes
         des claquements de talons
         et des robes légères
         Les rues bourdonnent et butinent la vie

         Je suis    Ici
         Entre soleil et pluie
         Passage d'une femme 
         dans le silence

         Demain         Plus tard
         Je ferai       J'irai
         J'aimerai        Beaucoup

         Je serai
         celle qu j'ignore
         Je serai dans le regard des arbres
         dans l'ovale d'un galet
         Je serai dans les rires des enfants curieux
         dans les souvenirs des amoureux

         Je serai
         Un cri
         Un dernier souffle



L’eau passe sur les pierres, caresse de velours éphémère sur la permanence brutale de la matière. Nous venons de la mer. Vapeurs d’eau sous le soleil brûlant, nuages pluie rivière, revenons à la mer. Et nous charrions tout au long du voyage nos joies et nos malheurs. Le recueil de Jany Cotteron est un magnifique hymne à la vie. 

Jean-Marc Schwaller

Homme de la terre
Peintre des éléments


la terre s'ouvre
suggestion
un chant s'élève

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Laura Gamboni

Crier sous la vague
de Laura Gamboni, aux Editions de l’Aire, septembre 2011


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Son regard est creux, ses gestes sont vides, son corps est lourd, elle n’entend plus son cœur ; depuis la mort de sa mère Aliénor est devenue étrangère à elle-même. Elle n’est plus personne.

"Aliénor lâche son couteau, le regard flou braqué juste un peu derrière lui, elle murmure : mais pars je ne te retiens pas."

Ses cris de douleur sont maquillés en reproches, ses hurlements de souffrance en caprices, son feu intérieur en glace. Dans ce brouhaha d’émotions personne ne saisit l’ampleur de sa souffrance. A travers cette histoire, Laura Gamboni révèle comment un être peut sombrer, à l’insu de tous.

Cette histoire confirme aussi le drame d’une aliénation, celle de l’exclusivité de la relation mère-fille. Dans un rythme essoufflé, Laura Gamboni nous entraîne dans le naufrage de cette femme anéantie par la mort de sa mère, avec laquelle elle entretenait une relation fusionnelle. Et l’on peut alors être tenté de croire que la cause même de cette aliénation est l’exclusivité étouffante de la mère...

En fait, le récit de Laura Gamboni m’a plongé dans une grande réflexion et m’a emmené plus loin que les apparences ; la cause principale n’est pas dans ce qui est trop, mais dans ce qui n’est pas. L’origine du mal, ce qui rend le déséquilibre possible, est bien l’absence de la fonction paternelle séparante... Il serait temps pour nous d'oser regarder la vérité en face... 

Un bouquin poignant, que je conseille sans retenue.

Pascal Rebetez


les prochains
de Pascal Rebetez, aux éditions d'autre part , 2012
http://ideesarts.blogspot.ch/"Le Tcho"
... « Or donc, le Tcho est commerçant dans une petite ville de province. Il reste cet homme épris de grands espaces, vastes et libres comme devaient l’être les routes des hommes qui s’aiment en camarades. La vie continue tant bien que mal, mais il y a souvent un secret bien gardé dans la Licorne de la vie : qui le saura jamais ? Le Tcho avait en lui son île noire. » ...



Un proche, une rencontre, une relation de travail, un type au bar, un vieux souvenir ; ils sont nos semblables, ils sont nos prochains.  Pascal Rebetez parle de ces gens qui sont juste des gens, de ces "vous", de ces "nous", que l’on croise dans la vraie vie. Avec simplicité et tendresse, il partage dans ce recueil son empathie à travers vint-cinq portraits, fragments de vies. Une livre qui fait du bien.

Fabio Pusterla

Me voici là dans le noir
de Fabio Pusterla, aux Editions Empreintes , 2001




Je te prêterai une voix pour le noir
une main pour les trois pieux
dans ta poitrine

http://www.empreintes.ch/

Ils m'amenèrent ici
pour mille raisons ou par erreur
grinçant des dents et récitant des prières.
Ils voulurent la certitude du non-retour,
usèrent de pieux pointus et de conjurations
et d'une boue profonde.

Je criai probablement avant de tomber.

Silvia Härri


Balbutier l'absence
de Silvia Härri, aux Editions Samizdat, 2010



www.samizdat.com
Empreintes d'animaux

en un moelleux tapis.
Silence feutré.

Dans le coton glacé
l'éclat d'un merle
verse sa brillance de suie.

Le chat transi
promène ses griffes
à l'affût de caresse.